Un peu d’histoire : d’où vient la FDC ?
En 2015, année des Accords de Paris, Cédric Ringenbach, ingénieur spécialiste du changement climatique, imagine un jeu de cartes fondé sur les données scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour aider les personnes à comprendre et à s’approprier le phénomène et les enjeux du dérèglement climatique. Dès 2018, face à la croissance exponentielle des ateliers, il fonde l’association La Fresque du Climat.
Dix ans plus tard, le bilan est là : avec 2,1 millions de participantes et de participants et une présence dans 160 pays, la FDC s’est s’imposée comme un pilier de la sensibilisation à la crise climatique aussi bien dans le monde de l’entreprise, des institutions publiques qu’auprès du grand public.
Comment fonctionne la Fresque ? Le pari réussi de l’intelligence collective et de la décentralisation
Inspiré de l’éducation populaire, l’atelier coopératif et ludique invite les participantes et les participants à construire ensemble une représentation des causes et des conséquences du dérèglement climatique. Cette méthode favorise l’appropriation des connaissances par l’échange et est accessible à tous les publics, y compris les plus jeunes.
Le modèle de la FDC repose, à ce jour, sur 93 000 bénévoles — les « fresqueuses » et « fresqueurs » — formés pour animer ces sessions en toute autonomie. Des droits d’utilisation sont dus uniquement pour les usages commerciaux ou professionnels. Cette organisation décentralisée permet le déploiement massif et diversifié de la Fresque.
Aujourd’hui, on ne compte plus les fresques thématiques inspirées par la Fresque du Climat : sur la biodiversité, l’alimentation, le numérique, la mobilité, l’intelligence artificielle…
Une efficacité insuffisante sur les comportements…
Dans son étude « Participer à la Fresque du Climat fait-il changer nos comportements ? » publiée en 2025, la chercheuse Hélène Jalin, du Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire, à Nantes Université, montre que si la FDC suscite un sursaut émotionnel fort — un pic d’éco-anxiété — moteur d’actions ponctuelles, ses effets sur les habitudes sont souvent éphémères.
Moins d’un participant sur trois déclare avoir modifié ses comportements un mois après l’atelier, et la majorité de ces changements disparaissent en quelques semaines, analyse-t-elle.
… mais des changements ont été apportés !
Sensibiliser reste fondamental mais ce n’est plus suffisant, confirme Benoît Rolland de Ravel, directeur innovation, pédagogie et impact à La Fresque du Climat dans une interview accordée à Novethic.
Aussi, cet été, la version 2.0 des ateliers de la FDC a-t-elle lancée. Au programme : un format enrichi qui ajoute, à l’atelier de 1h30, un second temps de 1h30 dédié aux leviers d’action.
Objectif ? Aider les participants à passer du constat à l’engagement, en explorant la désirabilité de la transition et en connectant mieux émotions et actions. Pour cela, des synergies ont été établies avec d’autres jeux sérieux centrés sur les leviers pour la transition, tel que 2tonnes.
L’enjeu est désormais d’ancrer les prises de conscience dans une dynamique de transformation durable, personnelle et collective. En ce sens, la FDC 2.0 s’affirme comme un levier d’innovation publique, facilitant l’acculturation aux enjeux climatiques et la transformation des modes de faire vers plus de transversalité, de collaboration et de participation.
Séverine Bellina (Réseau service public)
La Fresque du Climat à la CASDEN
La CASDEN Banque Populaire sensibilise ses collaborateurs à la Fresque du Climat avec 4 animateurs formés à l’outil en interne. A date, 180 collaborateurs ont déjà participé à un atelier sur la Fresque du Climat. L’objectif est de sensibiliser 100% des collaborateurs d’ici fin 2026.
Pour aller plus loin :
– La boîte à outil des fresques
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