Comment réduire la vulnérabilité de son logement aux inondations ?
17 novembre 2025

Comment réduire la vulnérabilité de son logement aux inondations ?

Face à un risque d’inondation qui grandit, des solutions existent pour rendre son logement moins vulnérable. Zoom sur les travaux possibles et leur financement.

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Le contexte : un risque d’inondation qui augmente !

10,5 millions : c’est, d’après la statistique publique de l’énergie, des transports et de l’environnement (Sdes), le nombre de logements en France exposés à un risque d’inondation par débordement de cours d’eau… Soit 28 % des logements ! En 2023, l’inondation reste ainsi le premier risque naturel national, devant les mouvements de terrain, le retrait-gonflement des argiles ou encore les feux de forêt.

Si les cours d’eau ont toujours débordé, le risque d’inondation tend néanmoins à augmenter. Le Centre de ressources pour l’adaptation au changement climatique (Craac) l’explique notamment par deux facteurs : le changement climatique, qui tend à multiplier l’alternance de périodes de sécheresse (qui rendent les sols moins absorbants) et d’averses très intenses, et un aménagement du territoire qui aggrave le risque avec des constructions en zones inondables, une imperméabilisation des sols, un enfermement des cours d’eaux qui ne peuvent plus déborder dans des zones sans risque, etc.

Si les pouvoirs publics s’attachent à travailler sur les cours d’eau pour qu’ils débordent le moins possible sur des zones occupées par l’humain, les citoyens peuvent aussi prendre leur destin en main en préparant leur bien à une inondation.

La réduction de la vulnérabilité, une démarche de résilience

Cette stratégie s’appelle la « réduction de la vulnérabilité ». Elle consiste à faire des travaux, souvent petits, pour préparer sa maison à une éventuelle montée des eaux. Ceux-ci peuvent viser à éviter l’entrée de l’eau dans le logement, mais pas seulement : ils consistent aussi à faire des aménagements pour réduire les risques et dommages en cas d’entrée d’eau. Avec un double objectif : garantir une meilleure sécurité des occupants, mais aussi réduire les dégâts matériels, engendrant une remise en état plus rapide et moins chère. En somme… Plus de résilience.

Quel type de travaux pour protéger ma maison des inondations ?

Plusieurs types de travaux peuvent être envisagés :

  • la sécurisation du circuit électrique, en s’assurant que l’eau ne peut pas l’atteindre : le surélever, le changer de pièce, etc.
  • le stockage en hauteur des produits polluants comme le fioul, le carburant, afin qu’ils ne se dispersent pas au moment de l’inondation.
  • l’installation de clapets sur les aérations, à fermer au moment de l’inondation, afin que l’eau ne passe pas
  • l’installation de batardeaux, sortes de panneaux amovibles à mettre devant ses portes et fenêtres durant une inondation, afin de limiter les entrées d’eau
  • l’aménagement d’une zone où se réfugier en cas d’inondation
  • l’installation d’éléments pour matérialiser les piscines même lorsqu’elles sont submergées (et éviter ainsi les accidents)
  • l’installation d’une pompe pour évacuer l’eau plus rapidement après l’inondation
  • l’installation de clapets anti-retour sur le réseau d’eaux usées, pour empêcher les eaux usées de remonter dans l’habitation
  • la fixation et l’étanchéification des cuves pour qu’elles ne soient pas emportées et que leur contenu ne se répande pas dans tout le logement
  • le changement des sols et menuiseries avec des matériaux résistants mieux à l’eau : par exemple carrelage plutôt que parquet ou carrelage, portes en PVC…
  • la mise hors d’eau du système de chauffage pour assurer son fonctionnement pendant et après l’inondation.

Les travaux à effectuer peuvent être définis par un diagnostic de vulnérabilité, fait par un professionnel et en partie voire en totalité subventionné – selon les territoires. Celui-ci s’appuie sur une hauteur d’eau potentiellement atteinte lors d’une crise et les spécificités de votre logement pour identifier ses points faibles, et définir ainsi les travaux les plus efficaces.

Des travaux souvent financés

Pour financer les travaux, il existe le Fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM), dit « fonds Barnier ». Celui-ci aide les collectivités à réduire le risque d’inondation, mais peut aussi financer les particuliers et petites entreprises pour réduire la vulnérabilité de leur bâti. Cette aide peut aller jusqu’à 80 % des travaux. Elle peut aussi être mobilisée pour le diagnostic.

Le fonds Barnier est accessible sous certaines conditions, notamment d’être exposé à un risque grave et imminent, ou d’avoir un bien situé en zone de risque inondation. L’État a mis en ligne un outil pour estimer le montant de la subvention possible.

Pour mobiliser le fonds, les interlocuteurs sont souvent les directions départementales des territoires (et de la mer) (DDT(M)).

 

En savoir plus

Interview de l’urbaniste Clément Gaillard dans Reporterre, qui détaille comment l’urbanisation mal pensée peut mener à des inondations catastrophiques comme celle de Valence, en Espagne, en 2024

 

(1) Offre soumise à conditions, et dans les limites fixés par l’offre de crédit, sous réserve d’étude et d’acceptation de votre dossier par l’organisme prêteur, la CASDEN Banque Populaire. L’emprunteur dispose du délai légal de rétractation.

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