Végétaliser sa toiture : avantages et points d’attention
17 juillet 2025

Végétaliser sa toiture : avantages et points d’attention

Il y a quelques années, végétaliser son toit pouvait sembler une idée farfelue… Mais face au changement climatique et à des villes en surchauffe, il est aujourd’hui admis que la démarche fait partie des solutions possibles pour adapter notre environnement aux températures extrêmes. Quels sont les avantages d’un toit végétalisé et à quoi faut-il faire attention ? On fait le point !

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Le toit représente 25 à 30 % des déperditions de chaleur d’une maison ou d’un immeuble… Avec toutes les problématiques associées : inconfort (trop chaud en été, trop froid en hiver, en particulier dans les espaces du dernier étage), dépenses énergétiques excessives (chauffage en hiver, climatisation ou ventilateurs en été), mauvais Diagnostic de performance énergétique (DPE). Pour y remédier, il est donc utile de chercher des solutions d’isolation… Et la végétalisation du toit en fait partie.

 

C’est quoi, végétaliser son toit ?

Concrètement, la végétalisation du toit consiste à recouvrir, en partie ou en totalité, le toit de végétation : terre, fleurs, plantes, arbustes. On distingue différents types de toits végétalisés, qui influent sur leur efficacité en matière d’isolation thermique et de drainage :

  • Le toit végétal extensif : l’épaisseur de substrat est faible, et il est donc fait de plantes qui nécessitent peu d’entretien et qui tolèrent la sécheresse comme des mousses, des plantes grasses, des plantes aromatiques, ou encore du sedum – une plante qui a la particularité de bien absorber l’eau. Comme l’épaisseur de terre est assez fine, il n’est pas le toit végétal le plus isolant, et sa capacité de drainage est faible… Mais il a l’avantage d’être léger, et n’implique donc pas nécessairement de renforcement de la structure du bâtiment.
  • Le toit végétal intensif, ou toit jardin :le substrat est beaucoup plus épais que pour le toit végétal extensif, et on peut donc y planter une large variété de plantes, arbustes, aromatiques, arbres. Concrètement, il ressemble à un jardin que l’on peut trouver au sol, mais perché en hauteur ! Il coûte plus cher qu’un toit végétal extensif, nécessite très souvent un renforcement de la structure, doit être installé sur un toit en pente pour éviter l’accumulation des eaux de pluie. Néanmoins, il est aussi plus efficace en matière d’isolation thermique.

Entre ces deux extrêmes, on trouve d’autres types de toitures végétalisées : semi-naturelle, semi-intensive… Et il existe aussi des solutions hybrides, avec la végétalisation d’une partie seulement du toit.

Pourquoi végétaliser son toit ?

Une végétalisation présente divers avantages, individuels et collectifs.

Au niveau de l’habitation individuelle :

  • Un toit végétalisé apporte une isolation thermique, et peut en particulier limiter la chaleur l’été : il peut réduire la température des pièces du dernier étage en période chaude (et donc réduire les besoins de climatisation), et régule aussi la température avec des pics de chaleurs moins brutaux. Néanmoins, si votre toit est très mal isolé, gardez en tête qu’un toit végétalisé ne remplace pas une bonne isolation : c’est plutôt un complément.
  • C’est aussi un bon isolant acoustique : il absorbe une partie des sons extérieurs.
  • Il est drainant: il contribue à une bonne gestion des eaux pluviales en les absorbant, réduisant ainsi les risques d’inondation et la surcharge des réseaux d’évacuation.
  • Il peut prolonger la durée de vie de la toiture en la protégeant contre les UV, les intempéries, les variations brutales de température, etc.
  • Il peut représenter une vraie amélioration du cadre de vie, en particulier si il est visible ou accessible pour tous les habitants.
  • Il peut aussi contribuer à la valorisation immobilière du bâtiment : nouvel espace collectif agréable, meilleur DPE.

 

À l’échelle du quartier et de la ville, il présente aussi des avantages :

  • Il contribue à la dépollution de l’air (les plantes absorbent le CO2, captent les particules fines, rejettent de l’oxygène) et devient une source de biodiversité
  • Plus généralement, en rafraîchissant les habitations individuelles, un toit végétalisé participe à un cercle vertueux : il limite les besoins en climatisation l’été, et permet ainsi de lutter contre la création d’îlots de chaleur, l’inconfort, et les dépenses énergétiques qui en découlent.

À quoi doit-on faire attention quand on végétalise son toit ?

En revanche, un toit végétalisé n’est pas une solution miracle : il comporte un certain nombre d’inconvénients à considérer en amont.

•        Son coût d’installation : il ne consiste pas seulement à poser de la terre au sol, mais nécessite des matériaux spécifiques, un système de drainage, une bonne étanchéité, etc. L’attention à ces détails techniques est essentielle car un toit mal conçu peut engendrer des infiltrations, abîmer la structure, etc.

  • Selon les cas, il peut aussi engendrer un coût supplémentaire: le renforcement de la structure. En effet, un toit végétalisé avec beaucoup de substrat (et toute l’eau qu’il peut stocker) peut peser jusqu’à 300 kg/m² !
  • Il nécessite un entretien, comme un jardin – variable selon le type de toiture.
  • Il peut rendre difficile l’accès au toit en cas de réparation nécessaire.

Dans le cas d’une copropriété, ce sont donc tous ces aspects techniques qu’il faut étudier pour obtenir un accord.

Financement : les aides possibles 

Végétaliser son toit peut coûter entre 100 € et 300 €/m².

Néanmoins, le projet peut être éligible à certaines aides : Maprimrenov (aide actuellement en pause), les Certificats d’économie d’énergie (CEE), l’éco-prêt à taux zéro… Et il peut être aussi aidé, financièrement ou techniquement, par les collectivités de votre lieu d’habitation : c’est le cas par exemple à Paris, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Lille, etc.

Vers un futur aux toits végétalisés ?

La végétalisation est dans l’air du temps : face au changement climatique et au phénomène des îlots de chaleur qui étouffe les villes et ses habitants, il est vu comme l’une des solutions pour adapter l’environnement, notamment urbain.

Ainsi, depuis 2023, l’article L.171-4 du code de la construction et de l’habitation rend obligatoire une végétalisation ou solarisation d’une partie du toit dans certains cas. Si l’obligation ne concerne pas les habitations individuelles, elle montre que l’idée fait son chemin, pour une ville du futur vivable, y compris lors d’été caniculaires.

Julie Desbiolles (Réseau service public)

 

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