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Le professeur est-il irremplaçable ?

Selon un sondage OpinionWay pour la CASDEN, 84 % des Français considèrent que l’enseignant est irremplaçable. Si l’utilité d’Internet n’est pas contestée, le rôle du professeur reste donc essentiel. Penser que les élèves pourraient devenir autodidactes grâce à ce réseau informatique, n’est donc pas d’actualité.

 

A quelques jours de la rentrée scolaire, la CASDEN, banque coopérative de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture, a souhaité interroger les Français sur l’évolution du rôle des enseignants face à Internet, posant même la question « Le professeur est-il irremplaçable ? ». L’étude a été menée par OpinionWay et analysée par le sociologue Ronan Chastellier, maître de conférences à l’Institut d’Études Politiques de Paris.

L’enseignant : un rôle indispensable dans l’apprentissage

D’après les personnes sondées, le rôle de l’enseignant reste d’une importante nécessité pour 84 % d’entre eux, tous sexes, âges, catégories socioprofessionnelles et situations familiales confondus.

Cette donnée significative dévoilée par le sondage OpinionWay pour la CASDEN, laisse envisager que « l’ère du numérique va probablement susciter une hausse du niveau d’exigence scolaire et que l’on aura encore plus besoin d’enseignants et de cadre pédagogique. Le contact des élèves avec des sources d’informations démesurées et hétéroclites renforce le besoin d’une médiation, d’un éclaircissement par un interlocuteur qui rend les messages compréhensibles », selon Ronan Chastellier.

Ainsi, l’enseignant est indispensable car même si Internet est susceptible d’apporter un certain nombre de connaissances aux élèves, il est primordial de faire le tri des informations et de dissocier celles qui sont importantes, insignifiantes ou anecdotiques.

Internet : un outil d’aide, également synonyme d’obstacle 

L’utilisation d’Internet par les élèves et les enseignants est plutôt bien perçue par les Français. 86 % d’entre eux estiment que les élèves utilisent Internet pour faire leurs devoirs et 67 % le prennent de façon positive, en particulier, car cela permet d’apprendre plus vite (57 %).De plus, 74 % des Français considèrent qu’Internet et les outils numériques facilitent le travail de l’enseignant. Ronan Chastellier précise qu’ « ils stimuleraient l’esprit de curiosité et d’opposition en poussant à creuser, à chercher des réponses et à rectifier certaines informations que l’on peut parfois trouver sur le web. » Il ajoute : « Internet peut favoriser le questionnement, la remise en question ainsi que la mise en perspective qui sont des moments essentiels dans l’enseignement. »

Cependant, parmi les personnes interrogées, beaucoup estiment qu’Internet modifie les méthodes pédagogiques (85%). Pour plus d’un Français sur deux (54%), il change le rôle des professeurs. Certains pensent même qu’il remet en cause le savoir de l’enseignant (35%), diminue son autorité (27%) et perturbe l’apprentissage (33%). Ainsi, « cet accès au savoir rapide dévaloriserait le savoir plus intemporel de l’enseignant. De plus, les élèves seraient en situation de contester l’enseignement du professeur et de perturber son flux et son raisonnement par des interruptions intempestives », analyse le sociologue.

Ronan Chastellier en conclut que « le rôle de l’enseignant va être de hiérarchiser, corriger, créer un rapport signifiant entre les faits et établir une différence entre le savoir et le superficiel. En gros, il se retrouve en position de mettre de l’ordre, mais aussi, d’insuffler du sens et de la cohérence. Au-delà de cela, son rôle évolue et s’enrichit avec Internet qui lui permet, entre autres, de développer de nouvelles méthodes pédagogiques pour le bénéfice de tous les élèves. En effet, Internet apporte beaucoup de connaissances, aujourd’hui mais l’enseignant reste le seul à détenir les bons moyens pédagogiques et une approche relationnelle essentielle pour la transmission de savoir aux élèves.»

 

Méthodologie : Sondage réalisé sur un échantillon de 1005 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Echantillon interrogé en ligne sur système CAWI (Computer Assistance for Web Interview) les 12 et 13 août 2014.

crédit photo : © contrastwerkstatt - Fotolia.com


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