Quels sont les métiers les plus attractifs au sein de la FPH ?
Quels sont les métiers les plus attractifs au sein de la FPH ?
03 novembre 2023

Quels sont les métiers les plus attractifs au sein de la FPH ?

La Fonction publique hospitalière (FHP) offre une diversité de métiers, dont les services médicaux, paramédicaux et sociaux, chacun jouant un rôle crucial et essentiel dans la prestation de soins de santé pour la population. Dans ce secteur dynamique, l’évolution de ces différents métiers requiert des professionnels de santé qualifiés pour accompagner l’évolution des professions et la transition vers l’innovation technologique et numérique.

 

 

 

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Quels sont les métiers les plus attractifs au sein de la FPH ?

La Fonction Publique hospitalière regroupe plusieurs typologies de services et par conséquent plusieurs types de métiers. Les plus attractifs sont à l’heure actuelle les métier d’infirmier/ière, de médecins, d’aide-soignant(e), de technicien de laboratoire, d’agent administratif hospitalier et les psychologues cliniciens.

En effet, la santé mentale est de plus en plus reconnue comme une composante essentielle du bien-être global, aussi bien auprès des patients que des soignants. Les psychologues cliniciens sont de plus en plus sollicités dans les hôpitaux et en constante croissance depuis la pandémie de COVID, repris lors du dernier rapport sur la santé des soignants.

La FPH étant une grande administration hospitalière, elle nécessite une gestion efficace des tâches et missions administratives même si celles-ci se numérisent de plus en plus. C’est ainsi que l’expertise des agents administratifs dans la planification, la coordination et la gestion quotidiennes des activités administratives, contribuent au bon fonctionnement de l’hôpital.

Dans un domaine plus technique, les techniciens de laboratoire exercent de nombreuses responsabilités et notamment réalisent des tests médicaux et des analyses d’échantillons biologiques. Leur expertise a été fortement promue durant le COVID. En effet, l’analyse des données biologiques des patients, le séquençage de virus, ou de bactéries est précieux pour contribuer au diagnostic et à la prise en charge des patients. Les techniciens de laboratoire sont donc des membres essentiels de l’équipe de soin, mais peu souvent mis en avant.

Dans la FPH, l’un des métiers de choix pour la survie de l’établissement est bien le métier de médecin, qu’il soit généraliste ou spécialiste. Leur métier est de diagnostiquer des maladies, de prescrire des traitements, de réaliser des interventions chirurgicales selon leur spécialités. La diversité des spécialités médicales nécessite un large éventail de médecins, allant du pédiatre, au chirurgien en passant par les psychiatres ou les anesthésistes-réanimateurs. Bien sur chacune de ces spécialités s’appuie sur une étroite collaboration entre divers professionnels, dont les infirmiers et les aides-soignants. De leur côté les aides-soignants fournissent un soutien précieux aux infirmiers et aux médecins en assistants les patients dans leur activités quotidiennes, en étant garant de l’hygiène des patients et de leur environnement, en offrant un soutien émotionnel pour assurer le bien-être général des patients. Leur rôle est crucial dans tous les services, particulièrement dans la gestion des soins aux personnes âgées et dépendantes, d’autant plus avec l’accroissement des hospitalisations à domicile.

Même si chaque métier est important dans le suivi et le parcours du patient, le métier d’infirmier, d’infirmier spécialisé connaît une belle croissance en termes de recrutement dans la FPH. Bien que celui-ci connaisse une belle dynamique et joue un rôle central dans le système de santé, la difficulté pour la FPH réside dans l’attractivité et la fidélisation des jeunes professionnels. Les infirmiers /ères sont garants de la surveillance des patients, de l’administration de thérapeutiques, de la coordination des soins entre diverses filières de soins et professions mais surtout sont des acteurs incontournables de la prévention, l’éducation et la promotion de la santé. Leurs expertises participent à assurer des soins de qualités et recommandés et sont des promoteurs de la recherche en sciences infirmières. C’est en raison de la nature essentielle de leur travail, que les infirmiers sont toujours en forte demande dans les hôpitaux publics.

En revanche, même si tous les établissements de santé tentent de s’arracher les compétences des infirmiers/ères, en proposant diverses compensations (financières, avancement d’échelon, prime à l’embauche, etc.), la fidélisation de ces professionnels n’est pas évidente malgré certains avantages de la FPH. Par ailleurs, d’après l’ordre national infirmier, en 2040, ce métier socle connaitra une pénurie face au vieillissement de la population.

Malgré tout, une demande constante persiste pour ces métiers qui comptent parmi les plus recrutés, pour assurer ainsi bon le fonctionnement des établissements de santé, le bien-être des patients et de leur famille et la qualité des soins.

Comment la FPH peut rester attractive pour lutter contre la fuite des personnels ?

Le métier d’infirmier impose des conditions et des contraintes de travail qui peuvent influer dans un sens comme dans l’autre sur la longévité des professionnels, comme le travail de nuit, les week-end et jours fériés, l’alternance jour/nuit, ou comme la satisfaction professionnelle au travail, les opportunités de développement professionnel, les conditions et organisation de travail, le bien-être et la qualité de vie au travail et les préférences intrinsèques du professionnel en activité.

Nous sommes donc témoin d’une tension entre un métier difficile et complexe avec ses contraintes et des jeunes professionnels de santé qui ne veulent pas endosser ces contraintes imposées par le métier lui-même. Mais le patient est un malade qui doit être pris en charge aussi bien le jour que la nuit, la semaine que le week-end ou les jours fériés.

La longévité d’un infirmier était de 10 ans dans les années 2000, elle est à moins de 5 ans en 2023, plus proche des 3 années. Cette différence est alarmante. L’expertise et la compétence des infirmiers se perdent au fil de l’eau, alors que ce métier est en train de se complexifier et de se réorganiser, dans un système de santé en pleine transformation.

Pour lutter contre cette hémorragie, la FPH tente d’y remédier en mettant en place diverses actions tant sur le plan institutionnel qu’organisationnel.

En effet, un environnement de travail positif, un planning respecté et anticipé, la reconnaissance du travail accompli, des relations saines de travail, des offres de formation peuvent contribuer à la satisfaction professionnelle et à la qualité de vie au travail et sont autant de leviers protecteurs de cette fuite. C’est en particulier le rôle et les missions du cadre de santé d’assurer ces leviers d’attractivité et de valoriser son équipe, en quête de reconnaissance et de valorisation.

Dans cette lignée et accélérée depuis le COVID, la Qualité de Vie au Travail est au centre des différents projets de la FPH.

Ainsi le Ministère de la santé, a créé la « mission santé des soignants », sous l’égide de Mme Agnès Firmin le Bodo et d’un groupe de soignants, avec entre autres M. Alexis Bataille, M. Philippe de Normandie et Mme Marine Crest. Cette mission a pour but de proposer un rapport avec des pistes d’actions à mettre en œuvre pour préserver nos professionnels de la FPH en activité. Des arbitrages ministériels auront lieu en décembre 2023.

Pour limiter la fuite des personnels, une des forces de la FPH est la possibilité de migration interne au sein de chaque pôle d’activité, la possibilité de changer de service voire la facilité de muter au niveau national ou même vers d’autres Fonctions publiques.

Il est vrai que les infirmiers et tous les professionnels de la FPH sont en recherche d’opportunités d’évolution et de développement de leurs compétences professionnelles. La possibilité de suivre des formations continues tout au long de la vie, d’accéder à des postes à responsabilités ou la flexibilité d’explorer différentes spécialités peuvent influencer la décision de rester dans la FPH. La prise en compte de l’évolution et l’engagement de chaque professionnel est important.

Un agent non formé ou sans projet est plus susceptible de partir que de rester. Il est important de mettre la bonne personne sur le bon projet et sur le bon poste. Il s’agit de la jonction intra filière entre le pôle soin et le pôle technique par exemple. Il serait préconisé de s’ouvrir vers cette horizontalité intra-filières. Ainsi, la FPH se doit être à l’écoute de ses agents, pour trouver avec eux l’équilibre dans leur évolution de carrière et trouver les leviers d’amélioration de la QVT et des conditions de travail.

En revanche, les contraintes budgétaires actuelles sont de sérieux freins, non négligeables qui ralentissent l’accès à la formation continue, même si celle-ci est obligatoire. Malgré cette conjoncture délicate, la FPH tente de remédier à cette fuite en proposant la venue de nouveaux professionnels comme les coachs professionnels qui sont là pour accompagner la transition de certaines ruptures de carrière ou pour venir renforcer les trajectoires intra FPH de leurs personnels.

Enfin, il est important de garder en tête que le métier d’infirmier est en pleine transformation avec l’universitarisation des sciences infirmières et les nouveaux statuts d’infirmiers-docteurs. La FPH a-t-elle anticipé l’intégration de nouveaux statuts bi-appartenant dans un système uniquement hospitalo-universitaire médicale impliquant éventuellement une nouvelle grille indiciaire et statutaire ? A ce jour rien n’a encore été prévu, tout comme aucune valorisation n’est proposée quand de nouveaux diplômes sont acquis au cours de la carrière, contrairement aux autres pays francophones (hormis pour le diplôme d’infirmier en pratique avancée). Il est fort probable que ces nouveaux statuts d’infirmier-docteur, partiront donc obligatoirement vers l’université, leur nouvel employeur, en fonction, bien sûr des créations de postes de maîtres de conférences et de professeur d’université pour la section du CNU 92 (sciences infirmières).

En résumé, il est donc complexe pour la FPH d’attirer des professionnels, de fidéliser ceux déjà en activité afin de limiter la perte de l’expérience, la compétence et limiter leur fuite. La FPH reste cependant un employeur de confiance, avec des avantages certains, proposant une sécurité de l’emploi et des avantages sociaux, malgré une conjoncture financière en tension.

Guillaume Decormeille

Quelques pistes de prévention pour booster votre carrière :

Consulter un conseiller
Consulter un coach ou une personne dédiée au plan de carrière permettra d’aiguiller et de planifier vos projets ou votre réorientation professionnelle.

Se protéger par la prévention
Vaut mieux prévenir que guérir. Ainsi, si les conditions de travail vous semblent défavorables, pensez au changement de service : il existe d’autres lieux, services ou pôles d’activité au sein de votre établissement. N’hésitez pas à consulter la ou les personne(s) ressource(s).

Penser au médecin du travail
Le médecin du travail est une personne ressource pour vous conseiller sur la prévention du stress, du burn out ou d’autres troubles comme les TMS (troubles musculo-squelettiques) etc.

Rester formé 
Se former activement tout au long de la vie est protecteur et gage de prévention de la fuite du personnel. N’hésitez pas à faire jouer vos droits. La formation continue participera à votre développement professionnel  et permet de conserver la qualité, la sécurité et la prévention des soins pour les patients ou leur famille.

 

 

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