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Qualité de vie au travail : se sentir bien pour travailler mieux

Très présente dans les débats actuels, la question de la qualité de vie au travail fraie son chemin au sein des organisations publiques en mutation. Car, complexe et exigeante, elle est surtout devenue impérative pour réussir le pari de la performance sans renoncer au sens.

Qui se sent bien travaille bien, et inversement !... Le concept de qualité de vie au travail (QVT) émerge il y a dix ans, dans la foulée des travaux autour des risques psychosociaux (RPS). Pour mieux produire, « il ne faut plus penser le travail uniquement en termes de risques mais tenir compte aussi des conditions qui favorisent l’engagement des salariés », évoque Philippe Douillet, pilote de l’action QVT dans la fonction publique au sein de l’Anact. L’approche globale vise ainsi à développer des organisations où « chacun puisse exercer un travail qui ait du sens et s’exprimer sur ses conditions.»

Le public fortement concerné

Bousculées par les impératifs économiques, structurels et sociétaux, les organisations publiques se penchent progressivement sur cette tendance. Et si un accord-cadre capote en 2015, faute d’unanimité syndicale, nombreuses sont celles qui - à l’appui des accords nationaux relatifs à la santé et sécurité (2009) ainsi qu’aux RPS (2013) - revisitent leur management.

Depuis juillet, une convention partenariale lie même la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) à l’Anact, afin de développer plus d’initiatives associant QVT et qualité du service public dans les ministères et territoires.

Des actions très diverses

De la pénibilité au management participatif en passant par le télétravail, la stratégie est à multiples entrées. Cela peut débuter par la redéfinition de certains postes, trop multitâches, comme l’ont fait des établissements hospitaliers.

« Au ministère des Affaires Etrangères, connu pour ses longues journées, la dynamique passe par une charte du temps qui prévoit notamment l’exemplarité des encadrants et le droit à la déconnexion», rapporte le sous-directeur de la politique des RH, Cédric Manuel.

Enfin, cela peut aussi emprunter des chemins originaux. Via une conciergerie d'entreprise, la métropole de Bordeaux propose ainsi des services allant du relais-colis au pressing en passant par la baby-sitter. « Quand 93 % des parents salariés se disent préoccupés par l’équilibre des temps de vie, ce type de démarche a du sens et participe d’un meilleur service rendu»,  se félicite la chargée de mission «innovation sociale» de Bordeaux métropole, Sandrine Darriet.

 

L’hôpital sous ordonnance

Rythmes intenses, interruptions de taches, perte de sens… L’hôpital est de plus en plus souvent responsable de stress. Convaincue que la QVT favorise la qualité de soin au cœur de sa mission, la Haute Autorité de Santé étudie la question dès 2010, en partenariat avec l’Anact, afin de définir des leviers d’amélioration. Depuis 2012 ont également été prises des mesures contre les RPS. Hélas, sans bénéfice suffisant semble-t-il : « La culture du bien-être au travail doit exister aussi à l’hôpital », déclarait encore le ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 4 septembre 2016 après le suicide de cinq infirmiers. Un nouveau plan est promis pour cet automne.

 
Une définition pour le privé

Selon l’Accord national interprofessionnel, signé le 19 juin 2013 pour le secteur privé, « la qualité de vie au travail vise d’abord le travail, les conditions de travail et la possibilité qu’elles ouvrent ou non de « faire du bon travail» dans une bonne ambiance, dans le cadre de son organisation. Elle est également associée aux attentes fortes d’être pleinement reconnu dans l’entreprise et de mieux équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. » 

 

Laurence Denès, Le Réseau Service Public


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