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L'Ecole de la République : un idéal… qui semble s'éloigner

Que pensent les Français de l'école ? Et les enseignants ? Leur perception est-elle comparable ? Ou des disparités se font-elles jour ?

Actualites - Ecole de la Republique

Les résultats d'un sondage exclusif IPSOS réalisé pour l'Histoire, avec le soutien de la CASDEN Banque Populaire, montrent que l'Ecole de la République reste un idéal pour tous, même s'ils sont beaucoup moins nombreux à faire confiance dans l'école pour mener à bien ses missions prioritaires.
 
« Pour moi qui suis un enseignant au départ et qui suis très attaché à l'Ecole de la République, cette crise de confiance des Français vis-à-vis de l'école révélée par l'enquête me bouleverse » a indiqué Philippe Miclot, Délégué National de la CASDEN Banque Populaire lors d'une conférence débat qui s'est déroulée hier en présence également de Brice Teinturier, Directeur général délégué d'Ipsos, Philippe Joutard, professeur d'histoire, ancien recteur, Olivier Loubes, professeur au Lycée Saint Sernin de Toulouse, et Anne Topaloff, journaliste à Marianne.
 
Retrouvez les résultats de cette enquête sur vousnousils.fr, l'e-mag de l'éducation.
 
Les enseignants et l'école

A la demande de la CASDEN, un volet spécial « enseignants » a été réalisé dans le cadre de l'étude « Les Français et l'école ». En voici les principaux enseignants :
 
Les effectifs et la maîtrise du français
 
Les deux principaux problèmes auxquels les enseignants jugent qu'il faut s'attaquer en priorité sont le nombre d'enfants par classe (51%) et la maîtrise du français à l'écrit comme à l'oral (45%). Les enseignants ayant pris leur fonction le plus récemment (moins de 5 ans d'ancienneté, 65%) et exerçant au primaire (63%, dont 74% en maternelle) manifestent plus de préoccupations à l'égard des effectifs par classe tandis que les plus anciens (plus de 20 ans d'ancienneté, 49%) s'inquiètent davantage concernant la maîtrise de la langue française, et ce sans distinction de leur niveau d'enseignement (primaire / secondaire). La discipline dans les établissements scolaires (28%) et le nombre insuffisant d'enseignants (27%) les préoccupent dans de moindres mesures, tout comme la préparation des élèves à la vie professionnelle (14%) ou à la sécurité dans les établissements scolaires (4%).
 
On notera que par rapport à l'ensemble des Français, les enseignants sont tout autant préoccupés par la maîtrise de la langue française. Ils sont cependant beaucoup plus nombreux que le grand public à s'inquiéter du nombre d'enfants par classe, préoccupation indéniablement corrélée à leurs conditions de travail et à leur quotidien. A l'inverse, ils sont beaucoup moins nombreux à accorder de l'importance aux problèmes de discipline ou de sécurité dans les établissements scolaires alors que ces problèmes étaient des préoccupations majeures du grand public.
 
Le système scolaire français
 
Les enseignants sont assez partagés sur l'idée que le système scolaire français doive davantage s'inspirer de celui de ses voisins européens. En effet, une petite majorité (57%, dont seulement 15% de tout à fait) estime que le système scolaire français devrait s'en inspirer davantage, contre 43% des répondants qui eux considèrent le contraire. Le niveau d'ancienneté est un facteur clivant sur cette question, les enseignants qui exercent depuis récemment leur métier prônant davantage une inspiration européenne tandis qu'à l'inverse les plus anciens semblent considérer que le système scolaire français se suffit à lui-même.
 
La promotion sociale et l'école
 
Les enseignants remettent en doute un des grands principes de l'enseignement qui est celui de la promotion sociale, et ce dans les mêmes proportions que le grand public. En effet, ils sont une majorité (56%) à considérer que l'école publique joue de moins en moins son rôle de promotion sociale. Ce sentiment se renforce avec l'ancienneté des répondants (moins de 5 ans, 47% ; plus de 20 ans, 61%) et est davantage perçu par les enseignants du secondaire (60%, dont 66% au collège).
 
Un peu moins d'un tiers des répondants (31%) considère que l'école ne joue ni plus ni moins qu'avant ce rôle tandis que seuls 12% estiment qu'elle le joue de plus en plus.
 
Le métier d'enseignant
 
Les enseignants se montrent enfin assez partagés envers l'attractivité que suscite leur propre métier, signe d'une certaine insatisfaction voire d'un léger malaise de la profession. En effet, seuls 48% des répondants encourageraient leur enfant à exercer ce métier, tandis que 52% ne leur recommanderaient pas. Ici encore, le niveau d'ancienneté joue un rôle déterminant, les enseignants ayant le plus d'ancienneté se montrant plus sévères à l'égard de leur métier que ne le sont les plus jeunes recrues qui elles encourageraient davantage leur enfant à devenir enseignant.
 
Cet enseignement va à l'encontre de celui recueilli auprès du grand public qui montrait un réel engouement envers le métier d'enseignant, ce qui renforce cette idée de malaise ressenti par la profession à l'égard de leur métier.

Image : De gauche à droite : Valérie Hanin, Directrice de la rédaction de L'Histoire, Brice Teinturier, Directeur général délégué d'Ipsos, Philippe Miclot, Délégué National de la CASDEN, Olivier Loubes, Professeur au lycée Saint Serinin de Toulouse, Anna Topaloff, journaliste à Marianne, Philippe Joutard, Professeur d'histoire, ancien Recteur.

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