Loi anti-gaspillage : les mesures et le mode d’emploi pour adapter sa consommation
Loi anti-gaspillage : les mesures et le mode d’emploi pour adapter sa consommation
09 juin 2023

Loi anti-gaspillage : les mesures et le mode d’emploi pour adapter sa consommation

Éviter le gaspillage est un petit pas en avant pour le consommateur responsable, mais un grand pas pour la planète ! La loi anti-gaspillage a mis en place une batterie de mesures pour nous y encourager, dont un label anti-gaspi et de nouvelles règles de recyclage des déchets. Comment les faire entrer dans notre quotidien ? Éclairage.

 

 

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Le seul gaspillage alimentaire représente selon l’ADEME, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable jetées chaque année en France, soit l’équivalent de 150 kg par habitant et par an. Ces pertes et gaspillages représentent pour les consommateurs individuels un coût d’environ 108 € par an et par personne (une perte correspondant à la valeur d’achat des aliments perdus), jusqu’à 160 € si on prend en compte les coûts d’énergie pour acheter, conserver et préparer les produits.

Pour éviter ce gâchis, source d’émissions de carbone autant que de dépenses inutiles, plusieurs bons réflexes sont d’ores et déjà entrés dans nos habitudes. Parmi eux :

  • Le choix de marques écoresponsable pour s’habiller,
  • L’achat en vrac de produits présentés sans emballage pour ses courses d’alimentation,
  • La fréquentation d’enseignes de déstockage
  • L’utilisation d’applications anti-gaspi permettant de récupérer des produits invendus.

Les multiples applications de la loi anti-gaspillage

Votée en 2020, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), contribue à encourager les modes de production et de consommation plus écologiques et plus sobres. Depuis sa promulgation, plusieurs des mesures anti-gaspillage mises en place font déjà partie de notre quotidien. D’autres sont en cours de déploiement et entreront en application à partir de fin 2023.

Parmi les mesures concernant les consommateurs, sont déjà appliqués :

  • l’indice de réparabilité des produits électroniques. Désormais indiqué sur les smartphones, ordinateurs portables ou téléviseurs neufs, il se présente sous la forme d’une note sur 10 : plus la note est élevée, plus le produit est facilement réparable.
  • l’interdiction pour les distributeurs, depuis le 1er janvier 2022, d’éliminer les invendus non alimentaires comme le textile, qui doivent désormais être donnés ou recyclés ;
  • la fin de la vaisselle jetable dans la restauration rapide ;
  • la mise en place de la reprise des produits usagés (meubles, les jouets, les articles de sport, de bricolage et de loisirs) par les magasins, dans des bornes de collecte spécifiques ;
  • le label national « anti-gaspillage alimentaire », lancé le 1er mars 2023, attribué aux commerces alimentaires qui ont réduit sensiblement leur gaspillage (supermarchés et commerces de bouche comme les boucheries, les boulangeries ou les primeurs). Les critères concernent l’achat, la commercialisation des denrées alimentaires, la gestion des invendus et le don. Les établissements labellisés pourront apposer sur leur devanture le logo du label, délivré par des organismes certificateurs agréés. Assorti d’une à trois étoiles en fonction des actions entreprises et du taux de réduction de gaspillage atteint, il pourra vous aider à choisir un magasin qui agit contre le gaspillage alimentaire.
  • ou encore, depuis un décret du 1er avril 2023, la fin de l’impression systématique des tickets de caisse pour les petits achats du quotidien. Ils ne sont désormais imprimés qu’à la demande expresse du client.

Nouvelles mesures anti-gaspillage : comment s’en servir

Au menu des mesures 2023-2025 qui entreront en application, certaines nous aideront à adopter de nouveaux comportements anti-gaspillage :

La fin (ou presque…) du plastique pour les fruits et légumes

Depuis 2022, la vente de fruits et légumes frais sous plastique est interdite, mais la généralisation de cette interdiction tarde à se concrétiser, car le gouvernement a émis une liste d’exemptions, retoquée par le Conseil d’État. La décision définitive concernant ces exemptions (pour les fruits et les légumes frais fragiles par exemple) est bloquée par la Commission européenne au moins jusqu’à la fin 2023… En attendant une interdiction générale, on peut contribuer à éviter d’acheter les fruits et légumes emballés sans nécessité.

Le retour de la consigne, peut-être pour bientôt…

Rapporter au magasin ses bouteilles en plastique consommées, il en est question : un projet de collecte des bouteilles plastiques avec des solutions de consigne est en cours de concertation. Avec un objectif de 90 % de collecte pour recyclage en 2029 au lieu des 61% actuels et le développement de réemploi des bouteilles.

Le compost pour tout le monde, dès 2024

Le tri à la source des biodéchets va en effet devenir obligatoire partout en France. C’est déjà le cas depuis le 1er janvier 2023 pour les entreprises et les restaurants qui produisent plus de 5 tonnes de biodéchets par an (contre 10 tonnes auparavant).

Dès le 1er janvier 2024, les collectivités locales devront obligatoirement proposer une solution de compostage pour chaque foyer français, y compris pour les appartements. Le projet : valoriser ces biodéchets en biogaz, utilisé localement pour le chauffage urbain, ou en compost utile pour les filières agricoles sur les territoires. Ces solutions de tri de proximité pour les déchets organiques ne sont pas encore précisées en particulier pour les habitants de résidences collectives, mais pourront se présenter sous la forme de composteurs individuels mis à disposition ou de bacs collectifs. Même en appartement, il va falloir apprendre à trier vos déchets organiques et les composter…

Le bonus réparation : faire réparer plutôt que racheter

Lancé fin 2022, ce dispositif prévu par la loi Agec a pour but d’inciter les consommateurs à réparer leur appareils électriques et électroniques au lieu de les remplacer.

Il consiste en une réduction sur le prix de la réparation des produits qui ne sont plus sous garantie. A condition de passer par un réparateur labellisé QualiRepar qui la déduit de sa facture – le professionnel, lui, est directement remboursé par l’éco-organisme certificateur.

Afin de faire mieux connaître ce dispositif, le gouvernement doublera les montants du bonus réparation à compter du 1er juillet 2023 : de 15 à 30 € pour un aspirateur, une perceuse ou une trottinette électrique, de 25 à 50 € pour un smartphone, une tablette tactile ou un lave-linge, de 45 à 90 € pour un ordinateur portable. De plus, certaines réparations jusqu’à présent exclues, comme le remplacement d’un écran de smartphone, seront prises en charge.

Enfin, pour mieux couvrir le territoire, l’annuaire QualiRépar actuellement limité à 1 200 réparateurs agréés dans toute la France devrait s’élargir grâce à un coût du label revu à la baisse pour les réparateurs indépendants et l’entrée contrainte dans le dispositif des réparateurs de grandes marques.

À l’achat, un indice de durabilité

En 2024, vous pourrez vous renseigner plus précisément sur la durée de vie des appareils électroniques que vous achetez. En effet, un indice de durabilité remplacera l’indice de réparabilité pour les smartphones, les TV et les lave-linges, introduisant de nouveaux critères comme la robustesse, la fiabilité et l’évolutivité de ces produits.

L’achat d’un lave-linge neuf, à programmer si possible en 2025 !

Pourquoi attendre jusque-là ? La loi vise à limiter la pollution issue des textiles synthétiques qui libèrent des microfibres de plastique rejoignant les eaux usées lors de leur lavage en machine. Elle prévoit donc que les lave-linge neufs soient équipés d’une solution de filtrage des microfibres de plastique à partir du 1er janvier 2025.

 

 

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